État des Lieux du Carbone Bleu en France
Mesure et gestion du Carbone Bleu
En France, la reconnaissance et la gestion du carbone bleu sont en phase d'évolution. Historiquement axés sur les forêts terrestres, l’intérêt scientifique pour la séquestration du CO₂ s'étend désormais aux écosystèmes marins, notamment grâce aux récents travaux mettant en lumière l'efficacité des habitats côtiers végétalisés tels que les mangroves, en termes de captation et de séquestration du carbone. (1)
Comparaison avec les forêts terrestres
Les puits de carbone bleu se révèlent être bien plus efficaces que les forêts terrestres, captant plus de 100 gC/m²/an, contre moins de 10 gC/m²/an pour les forêts. Cependant, un manque de données spécifiques aux zones tempérées et à des écosystèmes comme les marais salés persiste.
(1) Duarte CM and Macreadie PI (2022). The evolution of Blue Carbon Science. Wetlands (2022) 42: 109.
Déficit de connaissances et recherches
Bien que les zones tropicales et subtropicales soient bien documentées, les recherches manquent concernant la quantité de carbone stockée par les écosystèmes de carbone bleu. En particulier, la Vendée, riche en marais, mérite une démarche active pour évaluer précisément la capacité de captation et de séquestration de carbone de ces zones. Ses milliers d’hectares de marais salés l’y prédisposent.
La Vendée : terre d’expérimentation idéale
À l'échelle régionale, la dynamique du carbone dans les masses d'eau côtières reste peu mesurée, ce qui est crucial dans le contexte actuel de changement climatique.
La Vendée, malgré son potentiel significatif, n'a pas encore été étudiée dans ce domaine.
Le laboratoire LIENSs à La Rochelle Université se distingue par son programme de recherche axé sur les milieux littoraux et les marais de Charente-Maritime. Récemment, le focus s'est orienté vers le carbone bleu, avec l’étude d’écosystèmes tels que les prés-salés, les vasières intertidales et les marais saumâtres, révélant un potentiel de séquestration significatif.
Recherches et projets en cours
Le potentiel des marais salés
Les zones humides marines, en particulier les marais salés tidaux, démontrent un "super pouvoir" de captation du carbone, surpassant largement d'autres habitats marins en termes d'efficacité par unité de surface. Ils pourraient séquestrer jusqu'à 6 tonnes de carbone par hectare et par an, soulignant leur importance cruciale dans les stratégies de stockage de carbone.